Indices en faveur de Dieu

 

Soutenir que l'incrédulité face au christianisme ne repose pas sur des motifs suffisants est une chose. Affirmer qu'il existe des raisons suffisantes pour croire au christianisme en est une autre. La vision chrétienne du monde n'est pas exempte de questionnements mais elle demeure tout de même l'explication la plus logique et raisonnable qui soit. Qu'est-ce qui nous permet d'en venir à une telle proposition?

Le philosophe Alvin Platinga pense qu'il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu qui soit susceptible de convaincre toutes les personnes rationnelles. Il croit par contre qu'il existe au moins deux ou trois douzaines d'arguments solides en faveur de son existence. Il ne s'agit donc pas d'un poids qualitatif... mais quantitatif en faveur de l'existence de la personne de Dieu. Voici quelques indices qui militent en faveur de cette assertion. (1)

L'EXPLOSION MYSTÉRIEUSE

Tout ce que nous connaissons du monde dans lequel nous vivons est conditionnel et l'effet d'une cause qui se situe en dehors de lui. Si l'Univers provient du Big Bang par exemple, eh bien il convient de se poser la question: « D'où vient l'origine de cette explosion et de la matière qui en a été propulsée sinon d'un être volontaire qui se situe à l'extérieur de cette matière existante? » Si nous voulons voir dans cet argument une preuve de l'existence de Dieu, nous n'y parviendrons pas. En revanche, si nous cherchons un indice montrant qu'il y a quelque chose en dehors du monde naturel, alors nous avons là un argument auquel bon nombre de gens sont loin d'être indifférents.

L'ACCUEIL DU COSMOS

Pour que la vie organique existe, les lois fondamentales et constantes de la physique (la vitesse de la lumière, la gravité, les forces nucléaires) doivent avoir des valeurs qui se situent de manière commune dans une fourchette extrêmement serrée. La probabilité qu'un ajustement aussi parfait se produise par hasard est tellement infime qu'elle est statistiquement négligeable. Le grand scientifique Stephen Hawking conclut à ce sujet: « Il y a infiniment peu de chances qu'un univers tel que le nôtre émerge de quelque chose comme le Big Bang. Je pense qu'il y a clairement des implications religieuses. »

Les philosophes David Hume et Bertrand Russell disaient: « Bien que la régularité de la nature est discutable en terme de preuve de l'existence de Dieu, la science ne peut pas elle non plus prouver la régularité continue de la nature... elle ne peut que l'admettre par la foi. »

L'INDICE DE LA BEAUTÉ

S'il n'y a pas de Dieu et si tout ce que contient le monde est le produit d'un assemblage fortuit d'atomes, alors notre existence n'a aucun but : nous sommes donc des accidents. Pourtant, même si nous sommes des matérialistes laïques qui croient que la vérité, la justice, le bien et le mal, sont de parfaites illusions, en présence de l'art et même d'une grande beauté naturelle, nos cœurs racontent une tout autre histoire.

Indépendamment de ce que croit notre esprit à propos de l'absence de sens et du caractère aléatoire de la vie, face à la beauté, nous nous ravisons jusqu'à ce que cela devienne en nous un insatiable désir... un peu comme si nous étions nés pour cela. Cette aspiration a les caractéristiques d'un désir humain profond et inné, ce qui fait de lui un indice important de la présence de Dieu.

L'ANTI-INDICE

Dans notre culture, une école de pensée très influente prétend avoir les réponses à tous ces soi-disant indices. C'est l'école de la biologie évolutionnaire. Bien que dans ce domaine, d'âpres discussions aient lieu, tous les théoriciens de l'évolution sont d'accord pour dire que notre capacité à croire en Dieu est inscrite dans notre physiologie parce qu'elle est associée, directement ou indirectement, aux caractéristiques qui ont contribué à l'adaptation de nos ancêtres à leur environnement.

D'après la biologie évolutionnaire, les lois de la raison ne devraient avoir un sens pour nous que parce qu'elles nous aident à survivre et non parce qu'elles nous disent forcément la vérité. Si l'existence de Dieu nous paraît logique, ce n'est donc pas parce qu'il est réellement là, mais uniquement parce que cette croyance nous a aidés à survivre et s'est donc fixée en nous.

Cependant, si nous ne pouvons pas nous fier à notre capacité à nous forger une croyance pour connaître la vérité sur Dieu, pourquoi devrions-nous lui faire confiance pour nous dire la vérité sur quoi que ce soit, y compris sur la science de l'évolution ? La biologie évolutionnaire ne peut invoquer le pouvoir de la raison alors même qu'elle la détruit.

Si nous ne pouvons pas nous fier à notre capacité de nous forger une croyance dans un domaine donné, nous ne devrions lui faire confiance dans aucun autre domaine. Mais nous le faisons et c'est là que réside l'indice. Si nous croyons que Dieu existe, alors notre vision du monde nous donne une base pour croire que les facultés cognitives sont fiables puisque Dieu a pu nous rendre capables de parvenir à des croyances et à une connaissance véritable.

Toutefois, si vous ne croyez pas en Dieu, non seulement toutes ces choses sont profondément inexpliquées, mais votre opinion vous conduit à ne pas les envisager.

Tous ces indices cumulés pointent en faveur de l'existence de Dieu. Bien qu'une vision profane de l'univers soit rationnellement possible, elle ne rend pas compte de toutes ces choses de manière aussi logique que la vision qui intègre Dieu. Voilà pourquoi nous parlons d'indices. La théorie selon laquelle un Dieu a créé le monde explique mieux ce que nous voyons que la théorie inverse.

1. Cette rubrique se veut un résumé du livre de Timothy Keller intitulé : «La raison est pour Dieu» et qui a été publié par les Éditions Clé en 2010, traduit de l'anglais par Sonia Artiguebert.

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