Dans le Plateau

Puisque nous recherchons véritablement le renouvellement du quartier par l’Évangile, nous trouvons important de ne pas seulement nous rassembler collectivement sur le Plateau le dimanche, mais aussi d’y vivre individuellement.

Si les chrétien·nes ont réellement comme mandat d’aimer leurs prochain·es (donc leurs voisin·es!), l’une des meilleures choses pour la vie d’un quartier serait que des chrétien·nes s’y installent et prennent ce commandement à cœur: « Par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes. » (Philippiens 2.3)

Nous aimons le Plateau : son énergie, sa culture, ses artistes et sa bonne bouffe. Mais en bout de ligne, nous ne sommes pas ici pour y chercher ses avantages. Nous désirons être une présence enrichissante pour le quartier; c’est là notre prière.

Contre le Plateau

Bien que nous aimions le Plateau et ses habitant·es, nous ne pouvons pas aimer tout ce qui s’y passe. Nous n’aimons pas le fait qu’un tiers des personnes du quartier vivent sous le seuil de faible revenu. Nous détestons l’abus, l’oppression, l’isolement et la haine qui font tragiquement partie de la réalité quotidienne de tant de gens autour de nous.

Nous croyons que Dieu appelle son Église à dénoncer toute forme d’injustice; nous sommes donc contre tout ce qui ne contribue pas à l’épanouissement humain dans ce quartier et cette ville.

Le jeûne qui me plaît
est celui qui consiste à détacher les liens de la méchanceté,
à délier les courroies de toute servitude,
à mettre en liberté tous ceux que l'on opprime
et à briser toute espèce de joug.

C'est partager ton pain avec ceux qui ont faim,
et offrir l'hospitalité aux pauvres sans abri,
c'est donner des habits à celui qu'on voit nu,
ne pas te détourner de ton prochain.

Ésaïe 58.6-7

Pour le plateau

Il ne suffit pas de dénoncer les injustices. Nous croyons que nous devons aussi travailler au bien-être de notre quartier, pour le bénéfice de tous les gens qui l’habitent.

Nous voulons en effet aimer nos prochain·es, non seulement ceux·celles qui nous ressemblent ou qui nous approuvent, mais aussi (et peut-être même surtout) ceux·celles qui ne nous aiment pas particulièrement. Nous croyons que nous devons suivre l’exemple de Jésus, c’est-à-dire ne pas simplement tolérer ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, mais les servir et les aimer de façon sacrificielle.

Nous rêvons d’être le genre d’église de laquelle on pourrait dire : « Vous savez, je ne crois pas à tout ce que ces chrétien·nes croient, mais ils·elles ont tellement investi de temps, d’énergie et de ressources dans le quartier que si leur église fermait ses portes, il faudrait que nous augmentions les taxes. »

Enfin, nous croyons que l’église se doit d’adopter une humble position de serviteur : nous ne venons pas pour conquérir, pour exploiter ou pour dominer le quartier, mais nous sommes là pour servir et travailler au bien de tous·tes.